Les demandeurs d’asile

Populations

Au total, 131 254 demandes (majeurs, mineur·es et mineur·es non accompagné·es) ont été enregistrées en 2022 à l'Ofrpa, dont 114 588 primo-demandes. Selon le l'Ofpra, l’Afghanistan constitue, depuis 2018, le premier pays de provenance des demandeurs d’asile (+37 % entre 2021 et 2022), devant le Bangladesh (+68 %) et la Turquie (+87 %).

56 276 personnes ont été protégées en 2022 dont 77% de réfugié·es et 23% de personnes sous protection subsidiaire.


En 2021, le Comede a soutenu 1 788 demandeurs d'asile, dont  personnes (58%) au Centre De Santé et 405 (23%) accompagnées dans le cadre des permanences téléphoniques. Parmi les demandeurs d’asile (66% sont des hommes), les régions hors Afrique du Nord sont sur-représentées, particulièrement l’Europe de l’Est (23% en 2019) et l’Afrique de l’Ouest (21%). Les demandes d’asile sont majoritairement déposées en Ile-de-France (44%), Auvergne-Rhône-Alpes (8%), Outre-mer (7%), Grand-Est (7%), et Paca (6%).

Les demandeurs d’asile soignés et soutenus par le Comede sont jeunes (âge médian 32 ans) et récemment arrivés en France (médiane 4 mois). 23% d’entre eux sont atteints d’une maladie grave. 78 % ont subi des violences et 27% des tortures. Sur le plan de la situation familiale, 78% vivent seuls, 15% avec un.e autre membre de famille, et 3% sont parents isolés.

Etat de santé

La plupart des demandeurs d’asile ont subi des violences dans leur pays d’origine, durant le parcours, et/ou lors des premiers mois de leur arrivée en France : 78% déclaraient des antécédents de violences (définition OMS), 27% des antécédents de torture (définition ONU), et 30% des antécédents de violences liées au genre, ces violences constituant un risque significatif de présenter un psychotraumatisme grave.

Les demandeurs d’asile représentent ainsi les trois quarts des personnes suivies en psychothérapie au Comede, 54% d’entre eux souffrant de troubles de la concentration, de l’attention et/ou de la mémoire. Plus fréquents chez les hommes, et particulièrement les hommes victimes de violence de genre, ces troubles peuvent entraver la capacité des demandeurs d’asile à mettre en récit leur parcours d’exil (convocations à l’Ofpra et à la CNDA). En raison de ces troubles, les personnes non francophones rencontrent également davantage de difficultés concernant l’apprentissage de la langue.

En matière d’épidémiologie médicale, les demandeurs d’asile partagent avec les autres exilés le poids des maladies chroniques (en premier lieu maladies cardiovasculaires et diabète) et à un degré moindre des maladies infectieuses (majoritairement les infections virales chroniques B et C), mais c’est dans cette population que la part des troubles psychiques graves est la plus importante.