TRIBUNE – La solidarité comme boussole commune

Juin 2025

Le Comede signe l’appel collectif lancé à l’initiative du réseau des Villes et des Territoires accueillants (ANVITA) relayé par l’Humanité,

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Face aux renoncements et au « grand renfermement », près d’une centaine de territoires accueillants défend l’accueil digne et le respect des droits en France ! Leurs voix se joignent à celles des acteurs associatifs et personnalités engagé·es pour une France accueillante. Et nous l’inscrivons, ce jeudi 5 juin, à l’occasion de la rencontre du réseau des Villes et des Territoires accueillants (ANVITA) et d’une centaine d’acteurs agissant au quotidien pour toute personne en situation de précarité, en incluant les personnes au parcours migratoire.

Le paysage national est alarmant. Remises en cause généralisées de l’État de droit et des libertés civiles et associatives, banalisation des idées d’extrême droite, autant de préoccupations nationales qui s’inscriront au cœur des échanges. Loin de sombrer dans le défaitisme, les élu·es volontaristes et les acteurs de la société civile attachés à la défense des droits de toutes et tous démontrent à travers le local que l’hospitalité et la solidarité sont toujours des directions possibles à condition de préserver et suivre une boussole commune entre société civile engagée et collectivités territoriales.

De manière croissante, les extrêmes droites progressent dans de nombreux pays, signant un « grand renfermement ». L’État se désengage toujours plus de ses obligations en matière d’accueil et d’hébergement d’urgence. Le gouvernement renonce à ses principes républicains les plus élémentaires. Les questions d’accueil et d’hospitalité sont plus que jamais prises en étau entre les discours xénophobes et racistes d’un côté et les politiques de restriction des libertés de l’autre. Le moment est grave, le fond de l’air est brun.

Pourtant, en témoignent les territoires hospitaliers, il n’y a de crise que celle de l’accueil. L’État l’organise lui-même quand il refuse l’accès aux droits aux personnes exilées, en maintenant de manière forcée les personnes en situation de précarité. Et lorsqu’il se dégage de ses responsabilités, c’est au détriment des collectivités et des associations, aujourd’hui plus que jamais à bout de souffle. Hébergement d’urgence, accès à la scolarité, accompagnement à la parentalité, distribution d’aide alimentaire, défense des droits culturels, … nos pratiques foisonnantes et inspirantes doivent être soutenues par la volonté politique et par les moyens financiers.

En avril dernier, le Mouvement Associatif soulignait une « situation économique […] particulièrement alarmante » et qu’il y a de ce fait autant « à craindre pour les associations que pour notre modèle social et démocratique tant elles jouent un rôle fondamental au service de l’intérêt général ». Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) appelait lui aussi en mai 2024 à une « urgence démocratique » pour soutenir le « ciment sociétal » que constituent les associations. L’ANVITA n’échappe pas à la règle, et tou·tes ensemble, nous appelons à un sursaut.

Il n’appartient qu’au gouvernement et à l’État de faire de ces réussites locales, de ces utopies concrètes, de ces résistances solidaires, une réalité pour l’ensemble du territoire.

Liste des signataires et Tribune sur le site de l’Humanité.